En ces temps troublés où on mélange et on amalgame absolument tout et son contraire (“je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire” pour citer Coluche), je cite:
- les Talibans sont des anti-Vax (et, réciproquement),
- les français vivent en tyrannie (qu’ils aillent donc passer 6 mois dans un des 135 pays considérés comme non démocratiques)...
...il est parfois bon de prendre le temps d’observer les effets inattendus de cette crise au long cours.
Cette pandémie a parfaitement illustré l’effet Dunning-Kruger défini par deux psychologues américains, qui s’articule en un double paradoxe : pour mesurer son niveau d’incompétence, il faut avant tout être compétent !
Dans le monde de la formation médicale, la crise aura déclenché une digitalisation en mode blitzkrieg. La formation médicale continue reposait depuis les premiers hommes sorciers sur de la transmission présentielle, observationnelle d’un plus-sachant-que-soi.
L'avènement de la formation médicale distancielle, contrainte et forcée, aura eu plusieurs bénéfices, au nombre de trois si je m’aventure:
Primo, la crise a rendu l’accès à la formation gratuite. Lors de cette crise, quel médecin aurait eu l’outrecuidance de “tarifer” le partage de ses connaissances avec ses pairs? Ipso facto, toutes les formations Covid sont ainsi devenues gratuites, augmentant leur impact.
Secundo et conséquence du primo, la crise a ouvert la connaissance aux médecins et professionnels de Santé d’autres nations, moins bien loties en termes de formation médicale continue. Le format webinaire ou classe virtuelle (=un webinaire mais en petit groupe) a permis d’abolir la notion de nombre de participants. Le nombre de participants est même devenu la nouvelle course à l'échalote de la réussite d’un webinaire.
Tertio, le distanciel a donné un peu d’air à notre planète. Se former à distance, hormis le coût écologique lié au numérique (notamment les serveurs, trous noirs de l’écologie numérique) est faible, ceteris paribus, en comparaison du coût de la formation présentielle qui implique des déplacements.
En conclusion, cette crise a donné un énorme coup de pied dans la fourmilière de la formation médicale continue.
Le numérique démocratise l’accès à la formation, évangélise le partage de connaissances, et minimise notre impact écologique.
Par Julien Delpech, co-fondateur d’Invivox