Grand chamboulement dans le domaine de la Formation Médicale Continue

Le raz-de-marée covidien a balayé de  nombreuses idées reçues et le domaine de la Santé n’a pas échappé à cette remise en question.

Le raz-de-marée covidien a balayé de nombreuses idées reçues et le domaine de la Santé n’a pas échappé à cette remise en question.

On dit du milieu de la Santé qu’il est lent à évoluer. C’est vrai et c’est son essence même. Toute innovation en Santé nécessite de nombreuses validations, des études cliniques de  long cours, des investissements colossaux. En effet, 10 ans de développement pour un médicament représente 1 milliard d’euros de dépenses en R&D.  Le temps est une garantie dans le domaine de la Santé. Ceux qui veulent aller trop vite sont bien souvent des charlatans.

La Santé est à ce titre similaire au marché de l’aéronautique: on ne lance pas un nouvel avion sans l’avoir testé dans toutes les conditions, et sans obtenir le visa des autorités.

La formation continue des professionnels de Santé (2 millions de professionnels de Santé en France) se fait sur du temps long, c’est à dire sur le temps d’exercice des praticiens, des infirmiers. Les praticiens doivent se former aux évolutions permanentes de leur métier, aux innovations qui vont améliorer la prise en charge des patients. Idem pour les infirmiers mais qui doivent en plus se former régulièrement lorsqu’ils changent de spécialité au sein d’un hôpital.

Depuis des décennies, la formation médicale continue s’organise de manière officielle (l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu, les diplômes universitaires) et officieuse (le compagnonnage médical au sein des CHU et des hôpitaux privés, les grands congrès, les formations prodiguées par les industriels). Les Professionnels de Santé se sont historiquement formés en mode présentiel, 2 à 4 fois par an, sur des périodes assez longues de 1 à 3 jours. 

Le Covid a balayé les possibilités (mais pas le besoin, ni l’envie) de formation continue en mode présentiel. Les PdS ont commencé par goûter à la formation distancielle, notamment à travers les webinaires. Cette formation, plus rapide, sans déplacement donc, a ainsi permis la continuité de la formation médicale pendant la crise.

On assiste cependant aujourd’hui à de nouvelles demandes des PdS pour de la formation à-la-carte et à-la-demande, sur des contenus adaptés aux besoins et à l’époque. Contenus courts (10 à 30 minutes), pragmatiques (des cas cliniques par exemple) et interactifs, idéalement certifiants.

La Santé doit faire face à ces nouvelles attentes, plus rien ne sera comme avant car en l’espace d’une année folle, les Professionnels de Santé ont adopté une nouvelle approche de la formation, qui n’exclut pas la formation présentielle, mais vient au contraire l’enrichir.

La formation hybride in-situ/on-line avec du contenu interactif, à-la-demande, est l’avenir de la formation médicale continue.

Par Julien Delpech, co-fondateur d’Invivox

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